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atelier design fiction

“Genre & espace public”, utiliser le design fiction pour imaginer un espace public souhaitable

Pour la Métropole Européenne de Lille (MEL) et la Condition Publique, nous avons conceptualisé et facilité des ateliers de design fiction. Ainsi, nous avons accompagné des femmes de Roubaix et des agent•es de la MEL (architectes, urbanistes, chargé•es de projet) dans la création de fictions qui venaient imaginer nos espaces publics sous les spectres du genre et de l’inclusion.
photo des artefacts présentés à l'exposition Urbain.es de la Condition Publique frise décorative

En 2080, à Roubaix j’imagine que mon quartier sera…

« Imaginer des futurs souhaitables de la ville de Roubaix » : tel était le défi proposé par la Métropole Européenne de Lille (MEL) et la Condition Publique de Roubaix. L’objectif était d’aborder la problématique du « genre et de l’espace public » à l’appui de la méthode du design fiction lors de 4 sessions de travail avec des femmes de Roubaix, des architectes et urbanistes de la MEL, des agent•es de la mairie de Roubaix et de structures sociales du territoire.

Les fictions qui ont émergées représentent la richesse d’une ville pluriculturelle, participative et collaborative où les habitant•es se sentent en sécurité et bel et bien chez elles et chez eux. Ces fictions nous invitent à nous poser les questions d’un futur où l’espace public devient un lieu dans lequel chacun•e à la place de s’exprimer, une ville où s’autoriser à être soi devient possible ! Mais aussi une ville où l’on se connaît, où l’on partage des savoir-faire, où l’on apprend et transmet des choses, des émotions… Ces fictions incarnent le besoin "de faire", de se connecter aux autres et au vivant.

Vous pouvez retrouver les fictions produites dés maintenant sur les plateformes d’écoute.

pochette du podcast Résonance du Collectif Co

icône lecture(1/5) De nouveaux récits pour s’autoriser à être soi dans l’espace public → Créer des récits positifs avec des habitantes & agent•e•s publics

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Les ateliers

Atelier 01 - Le diagnostic. “En avant, marche !”

Lors d’une marche exploratoire dans les rues de Roubaix, les participant•es ont déambulé dans leur ville pour repérer ce qui ne semble pas être accessible ou adapté à une expérience praticable de l’espace public. Nous leur avons proposé de relever les choses qui bouleversent nos comportements en ville et impliquent que beaucoup ne se sentent pas à l’aise dans ces espaces.

Observer sa ville parait simple. L’observer réellement avec un regard objectif est un tout autre défi. Nous avons demandé à des pré-ados de Roubaix : « Si tout était possible, comment investirais-tu le bord du canal de Roubaix, pour qu’on s’y sente bien ? » L’un d’eux répondit : « Je ne sais pas... peut-être mettre des barrières pour créer une limite entre le canal et l’herbe ». Ce que nos échanges avec les participant•es ont révélé c’est notre difficulté à imaginer des futurs souhaitables. Iels semblent percevoir leur espace public et s’y projeter plus négativement que positivement.

Une fois la marche terminée, nous avons échangé sur leurs observations afin de restituer collectivement les enjeux sur une carte des quartiers explorés.

photo prise pendant un des ateliers de design fiction

Atelier 02 - Et si à 41 ans, à 15 h je faisais du toboggan ?

En partant des constats énoncés lors de la marche exploratoire, nous avons conçu 4 modules d’idéation afin d’aider les participant•es à se projeter dans des futurs désirables de leurs quartiers. À cette étape, il était temps de rêver, d’oublier les caméras de sécurité ou les barrières de protection afin de s’autoriser à imaginer ce qui pourrait changer et comment nous pourrions vivre la ville autrement ! Notre objectif était de faire sourire les participant•es, d’entendre des rires et de voir se dessiner de belles idées inclusives et accessibles à toustes. Ceci de façon à ce que chacun•e puisse dans le futur aimer sa ville, aimer y vivre pour mieux l’investir…

Atelier 03 - La structure du récit. “Il sera une fois…”

Plus d’une centaine d’idées ont émergé de l’atelier d’idéation puis ont été hiérarchisées par les participant•es : de l’actionnable à l’utopie. Le but était de se positionner sur le degré de réalisme voulu pour l’écriture des fictions. Ensuite, iels se sont réparti•es en 3 groupes et ont choisi 3 idées : une idée à développer et deux idées secondaires pour nourrir le récit global. Pour les accompagner dans l’écriture des fictions, nous avons créé des modules pour définir un cadre social, technologique, environnemental, un contexte spatio-temporel et sensoriel ainsi qu’un schéma narratif. Une contrainte était imposée, les 3 fictions devaient prendre fin à 20h au « jardin des émotions » !

Atelier 04 - Les protagonistes des histoires. “Raconte-nous ce que tu as vu !”

C’est à cette étape que les fictions ont commencé à faire débat. Qui est la•le protagoniste de l’histoire ? Comment questionner la notion de genre au travers du personnage principal ? Des discussions ont permis de définir les caractéristiques de nos protagonistes pour sortir des clichés de genre. Ensuite, un travail collectif était nécessaire pour imaginer le « jardin des émotions » (lieu de rendez-vous des 3 fictions), ce qui a permis de préciser la chute des histoires pour chacun des groupes.

Création d’un artefact témoin “Le jardin des émotions - Terre happy” présenté à l’exposition Urbain•e•s.

photo prise lors de la conception de la table de recherche

À la suite des 4 ateliers qui ont abouti à l’écriture des 3 fictions, l’objectif était de matérialiser une partie de ces futurs imaginés afin de faire voyager les visiteur•euses dans le temps.

Les participant•es ont prototypé une table de recherche qui serait une fenêtre temporelle pour montrer le laboratoire dans lequel la partie du jardin des émotions « Terre Happy » a été conçue. Papiers à graine, colorants, huiles essentielles, recherches botaniques, chacun de ses éléments permet de comprendre comment les émotions s’incarnent dans ce jardin en 2080.

En avril 2022, la Condition Publique inaugurait l’exposition Urbain•e•s. L’occasion idéale pour exposer le fruit du processus d’écriture des futurs désirables et inclusifs de la ville de Roubaix. Les histoires, mises en voix par les participant•es, étaient données à entendre aux visiteur•euses de l’exposition. Nous les invitions ensuite à se questionner sur ces récits. L’idée d’un futur aussi simple, où le rêve technologique s’était dissipé pour laisser place au commun, au partage et au vivant soulevait notamment la question suivante : ces futurs sont-ils probables ?

Et vous ? Quel est votre point de vue ?

photo prise lors de l'exposition Urbain.es à la Condition Publique